Oncle Vania

Date

jeudi 25 Jan 2024

Heure

20h00

Anton Tchekov - Galin Stoev

2h30 • tarif 1 → de 10 € à 29 €

représentation en audiodescription

texte Anton Tchekhov
mise en scène Galin Stoev
texte français Virginie Ferrere et Galin Stoev
avec Suliane Brahim Sociétaire de la Comédie-Française, Caroline Chaniolleau, Sébastien Eveno comédien permanent associé au projet de direction de la Comédie – CDN de Reims, Catherine Ferran Sociétaire honoraire de la Comédie-Française, Cyril Gueï, Côme Paillard, Marie Razafindrakoto / Élise Friha en alternance et Andrzej Seweryn Sociétaire honoraire de la Comédie-Française collaboration artistique et assistanat à la mise en scène Virginie Ferrere
scénographie Alban Ho Van
lumières Elsa Revol
costumes Bjanka Adžić Ursulov
sons et musiques Joan Cambon
avec l’aide pour la création des machines musicales de Stéphane Dardé
dressage Vincent Desprez

Tchekhov dans ce qu’il a de plus libre et de plus actuel

 

Oncle Vania commence dans un contexte de crise : Serebriakov, un universitaire renommé, marié à une jeune femme, Elena, a choisi de prendre sa retraite dans le domaine familial, loin de tout. L’arrivée du couple rompt l’équilibre de ceux qui travaillaient jusque-là au jour le jour, au milieu d’un monde paysan déshérité : Vania, le beau-frère du professeur, et Sonia, sa fille, qui gèrent l’exploitation agricole, ainsi que le docteur Astrov, médecin de campagne. Leur confrontation au narcissisme du professeur, à  la beauté troublante d’Elena et à l’oisiveté décomplexée de ces nouveaux arrivants va devenir explosive…
Galin Stoev choisit de situer la pièce de Tchekhov dans un avenir proche, dystopique, où après l’effondrement du système, de plus en plus de gens quittent les villes pour se réinventer un « vivre ensemble » à la campagne. Sauf qu’ici, faire communauté apparaît vite impossible : à force d’avoir accumulé des frustrations émotionnelles, intellectuelles et sexuelles, les personnages sont rattrapés par leurs démons destructeurs. Alors, tous s’accrochent au moment présent et à l’espoir de la passion pour se sentir vivants, ne fût-ce qu’un instant…
Derrière cette ferveur se cachent leurs vies ratées et une insoutenable soif de tendresse.

Tchekhov ne parle pas ici de « pièce » mais de « scènes de la vie en campagne, en quatre actes ». Il n’y a pas d’histoire.
Ce sont des scènes, des situations. De ces scènes, on tente bien sûr de tirer un fil, une histoire assez banale, comme souvent chez Tchekhov, où les personnages tombent amoureux, mais jamais de la bonne personne, et où tout le monde souffre. La puissance de la pièce tient dans la façon dont Tchekhov parle d’une manière absolument sublime de l’échec. Les personnages sont propulsés dans des frustrations sociales, culturelles et sexuelles – parce que chez Tchekhov, ce sont aussi, souvent, des histoires de sexe. Tous sont insatisfaits.
Là où ils peuvent se rencontrer véritablement, c’est à travers ces frustrations accumulées.(…) Les personnages sont tous extrêmement méchants les uns envers les autres et ils sont profondément malheureux.
Mais d’un autre côté, Tchekhov met en avant ce que j’appellerais la nécessité basique de l’être humain d’être heureux, cette force qui pousse tout un chacun à rechercher le bonheur, l’amour et la reconnaissance, le désir d’être accompli et intègre. (…) Les spectateurs prennent alors un certain plaisir à regarder comment les personnages se débrouillent face à une situation inextricable.
(…) Dès lors que nous comprenons les êtres tels qu’ils sont, dans leurs contradictions, alors nous les acceptons.
La compréhension annule le jugement. Tchekhov nous propose de découvrir des personnages dans leur gloire et leur beauté, mais aussi dans leurs mesquineries. Et quand nous les regardons, nous cessons de les juger, nous en embrassons la complexité et peut-être alors devenons-nous un peu plus sensibles dans notre propre vie.(…)
Oncle Vania nous plonge dans la fragilité de notre humanité.(…)
Galin Stoev
(extrait de propos recueillis par Matthieu Banvillet – 2022)

(…) S’emparant de Tchekhov pour imaginer nos futurs en commun, Galin Stoev transpose Oncle Vania dans un avenir proche où l’humanité s’est réfugiée à la campagne pour fuir le collapse et l’effondrement du système. Une dystopie à même de redonner du mordant au ‘’ sourire mélancolique ‘’ de Tchekhov, estime Galin Stoev, à propos d’une pièce où l’échec règne en maître et distribue à l’envi confrontations et frustrations. Les Inrocks


(…) avec ingéniosité et fulgurance, Galin Stoev donne vie au naufrage de cette famille au bord de la rupture. L’Oeil d’Olivier Frégaville-Gratian d’Amore


(…) La beauté du spectacle de Galin Stoev tient à l’humanité qu’il laisse affleurer à tout instant, malgré le constat sans appel. Le Monde

Production : ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie.
Coproductions : Comédie, Centre dramatique national de Reims.
Remerciements Jean Charmillot.
Réalisation du décor dans les Ateliers de construction du ThéâtredelaCité sous la direction de Michaël Labat.
Photos © Marie Liebig

jeu. 25 jan. 19h T+C
Lectures à la bougie
Textes de l’oeuvre de Tchekhov offerts dans l’intimité de petits théâtres éphémères, par des élèves du Patio des Arts, avec l’accompagnement de leurs professeurs et d’un.e comédien.ne du ThéâtredelaCité.
[entrée libre]