Trois amies
Date
- dimanche 10 Nov 2024
- Expiré!
Heure
- 11h00
Prochain(s) RDV
SORTIE NATIONALE
D’Emmanuel Mouret
1h 57min, France
Avec Camille Cottin, Sara Forestier, India Hair…
Joan n’est plus amoureuse de Victor et souffre de se sentir malhonnête avec lui. Alice, sa meilleure amie, la rassure : elle-même n’éprouve aucune passion pour Eric et pourtant leur couple se porte à merveille ! Elle ignore qu’il a une liaison avec Rebecca, leur amie commune… Quand Joan décide finalement de quitter Victor et que celui-ci disparaît, la vie des trois amies et leurs histoires s’en trouvent bouleversées.
Les différentes histoires qui parcourent le film entrent en résonance et procurent des lignes mélodiques, génératrices de contrepoints. Ces trois amies diffèrent par leurs idées, mais aussi par leurs manières de ressentir les choses de la vie. En tant que spectateur, j’aime être pris par différentes couleurs de récits et passer de l’un à l’autre, c’est ainsi que la pensée est stimulée, en comparant les récits entre eux, en les soupesant. Emmanuel Mouret
“[…] Deux ans après « Chronique d’une liaison passagère » Emmanuel Mouret revient au marivaudage qu’il chérit tant. Mais dans un jubilatoire échange de rôles, il met les hommes face à leurs incapacités, observateurs passifs d’un monde post #Metoo qui a avancé sans eux. Ici les filles mènent le bal, trahissent avec le sourire et prennent leur destin en mains.
Mouret prend le temps d’installer ses personnages, porté par casting impeccable : Camille Cottin, Sara Forestier et India Hair. Cette dernière doit vivre avec le fantôme de Victor, (Vincent Macaigne, génial), son ex disparu tragiquement, et vit depuis avec une culpabilité handicapante. Mouret la filme avec tendresse et a bouleversé la Mostra lors d’une scène d’anthologie, où Joanne assise au bord d’un lit, dialogue avec son passé. Point de vaudeville ici – même si l’on sourit souvent devant les répliques bien senties et les situations coquines. Grégoire Ludig et Damien Bonnard incarnent à merveille les quadras dépassés, n’ayant pas compris que la révolution s’était faite à leurs dépens. Mouret filme l’ensemble avec une grâce rohmérienne (le défaut de sa qualité), ses tics de cinéaste (la musique, le piano si présent) mais livre in fine une magnifique sur fable sur l’amour au féminin.”
Benjamin Locoge – Paris Match – 8/9/2024